Je me lance ... sans filet !!!

Après avoir eu des réponses favorables, je me jette à l'eau et je vous livre (en épisodes !) l'histoire dont je vous parlais, destinée à mon amoureux pour nos 17 ans de vie commune. Je ne sais pas ce que vous en penserez ... Je l'ai surtout écrite avec "mes tripes" ... J'ai trouvé amusant d'essayer de nous projetter dans l'avenir ... Bien sûr, des évènements extérieurs sont arrivés depuis, mais je ne remanierai pas l'histoire pour autant (sinon, je ne ferais que ça !!! ) Prêt(e)s ?





Y’ a pas d’âge … pour tailler la route !

Chapitre I.

« Quel calme, à présent ! » se dit-elle, en finissant de débarrasser la grande table, jonchée d’une pile impressionnante de vaisselle.
Ça avait été une merveilleuse journée. Une de celles, trop rare à son goût, que l’on n’est pas prêts d’oublier. Tous leurs enfants étaient venus, ainsi que tous leurs petits-enfants. Oui, même eux avaient fait le déplacement. Quel bonheur de les voir tous ainsi réunis. Pourtant de nos jours, les ados pour réussir à les avoir autour d’une table, surtout avec les grands-parents …
Mais aucun d’eux n’auraient voulu rater l’événement :
Les 50 ans du « Papet » ! De leur Papet !
Elle regarda tendrement son « amoureux », comme elle se plaisait à l’appeler (elle trouvait le terme de mari trop solennel). Maintenant que tous avaient prit congé, il s’était assoupi dans la chaise longue sous le néflier, son chapeau lui tombant sur les yeux, un mégot de cigarette coincé entre les doigts. Il avait un peu trop abusé de cette délicieuse liqueur, son péché mignon, l’Abricotine offerte par leur charmant gendre suisse.
Mais après tout, c’était son anniversaire : il en avait bien le droit.
50 ans … ce qui voulait donc dire qu’elle partageait sa vie depuis 22 ans déjà. Déjà ? Il lui semblait que leur rencontre datait d’hier. Las …
Même si elle n’avait pas l’impression de voir filer le temps en sa si précieuse compagnie, le temps lui, l’avait rattrapée. Certains matins, elle se détestait avec toutes ces rides qui la faisaient ressembler doucement mais sûrement, pensait-elle, à une vieille pomme. Bien sûr, elle savait que cela était inexorable mais il lui arrivait de temps en temps d’envier certaines femmes d’âge mûr, bien mieux conservées qu’elle. Ce qui avait le don à chaque fois qu’elle en parlait, de faire rire son amoureux, d’ailleurs.
« Franchement, lui disait-il, tu ne te rends pas compte que ce n’est que de l’esbroufe ? Si tu leur enlèves leurs crèmes anti-rides au super méga collagène, leurs maquillages outranciers, leurs liftings (pour certaines), leurs culottes remonte fesses, leurs gaines rentre ventres, leurs soutiens-gorge rehausseurs de seins … que crois-tu qu’il reste ? Et puis, ajoutait-il souvent, si ça se trouve, elles sont aussi laides à l’intérieur qu’elles sont bien conservées à l’extérieur. Réfléchis voyons ! Moi, je t’aime comme tu es, avec toutes tes rides, avec tes petites rondeurs et, pour rien au monde je ne voudrais de ces vieilles poupées Barbie sur le retour, crois-moi ! ».
Quand il lui sortait cette formule là, elle le regardait en souriant tant l’image était percutante. Pour finir de la convaincre, il lui disait souvent qu’il était stupide de vouloir freiner les ravages du temps puisque de toute façon c’était notre lot commun à tous.
« Et puis, terminait-il, nous nous sommes connus jeunes et beaux. À présent, nous vieillissons ensemble en comptant nos rides respectives et ça, c’est la plus belle chose qui puisse nous arriver, à mes yeux. »
Souvent, très souvent, il finissait sa tirade par un baiser langoureux. Ils étaient toujours autant amoureux l’un de l’autre. Voire même, de plus en plus amoureux d’années en années … C’était magique !
Sans vouloir se vanter, elle se disait fréquemment qu’ils devaient être probablement les seuls à vivre un amour aussi fort, aussi absolu, depuis aussi longtemps. Bien que tout compte fait, pensait-elle, tous ceux qui ont la chance de vivre avec la personne qui leur correspond doivent se dire la même chose. La flamme de leur amour continuait de les enflammer sans jamais les brûler. Combien de leurs amis ou relations avaient déclaré forfait après seulement quelques années de vie commune, dès le premier gros orage ? Même leurs enfants ne s’expliquaient pas cette fusion au bout d’autant d’années de mariage, bien qu’ils la saluent. Leurs petits-enfants quant à eux trouvaient que c’était … comment disaient-ils déjà ?
« Trop méchant ! » et plus d’une fois, lui avaient demandé son secret comme s’il s’agissait d’une simple recette de confiture.
Elle-même en était parfois rêveuse, ne parvenant pas à comprendre comment ni le temps, ni les soucis, ni le quotidien, ni même les quelques petits drames qu’ils avaient traversés n’avaient eu raison de leur complicité. Toujours est-il que leur relation perdurait, plus puissante de jour en jour.
Elle poussa un soupir de satisfaction et se dirigea vers la maison afin d’enclencher le lave-vaisselle. Elle avait fini par céder aux insistances de ses enfants qui ne comprenaient pas pourquoi elle s’obstinait tant à vouloir faire la vaisselle à la main, surtout avec d’aussi grandes tablées et avait accepté qu’ils lui offrent cette machine finalement très utile. Comment auraient-ils pu deviner que l’un de ses petits plaisirs à elle lors de ces grands repas familiaux était d’observer toute sa tribu réunie dans le jardin par la fenêtre de la cuisine, les mains parfois immobiles dans l’eau savonneuse ? Les éclats de rire des petits-enfants, divertis par leur « Papet » étaient une mélodie si douce à ses oreilles. Et leurs enfants devenus aujourd’hui parents, profitant de ces répits, savouraient chaque instant passé dans le jardin qui sentait bon le jasmin. Il est vrai qu’aujourd’hui particulièrement, elle rendait grâce à la technologie. Elle se sentait un peu plus fatiguée qu’à l’ordinaire.
Sans doute était-ce dû à cet exquis petit vin blanc de la région de Lutry, en Suisse, apporté par sa cadette : elle en avait bu peut-être un peu plus que de raison. Ou bien était-ce ce radieux soleil de juillet auquel elle avait offert son visage tout au long de la journée, sans prendre la peine de se protéger la tête bien que sa fille aînée le lui ait recommandé à plusieurs reprises ?
Elle balaya la terrasse parsemée de miettes, de papiers de bonbons que certains petits-enfants, les canailloux, avaient oublié de ramasser et de mégots de cigarettes. Elle maudit ses enfants. Ne voyaient-ils donc pas cet énorme cendrier posé non loin de la table ? Elle se déplaçait le plus doucement possible afin de ne pas réveiller son homme endormi paisiblement. Sa tâche terminée, elle le regarda à nouveau, les mains appuyées sur le balai : comme elle le trouvait touchant ainsi somnolent et sans défense : on aurait dit un enfant. Comme elle le trouvait beau !
Elle aimait tout particulièrement les profonds sillons qui encadraient sa bouche pulpeuse, telle une parenthèse. Cela lui conférait, lui avait-elle fait remarqué à de nombreuses reprises, une dégaine de baroudeur que son teint hâlé d’un bout à l’autre de l’année ne faisait qu’accentuer.
C’est en partie grâce à cela qu’il l’avait séduite. Enfin, pas seulement ça !
Elle se souvenait de leur premier rendez-vous, dans ce petit restaurant d’un village provençal haut perché : il lui sembla même entendre encore la musique d’ambiance, légèrement feutrée. Quelle merveilleuse soirée ils avaient passée. Faite de rires, de confidences, de découvertes, de regards complices (déjà !), d’enrichissantes conversations … Très vite, ils s’étaient rendus compte qu’ils avaient la même vision des choses de la vie, les mêmes attentes, de nombreux points communs et surtout, qu’ils avaient beaucoup de mal à se séparer au petit matin.









Voilà ...Vous avez envie de connazître la suite ? Oui ? Non ? Je viendrais voir s'il y a des réponses plus tard ...
:bisous2:

No problémo (comme dirait mon vieux pote Omer !) ma chère Camylène ... Je ne suis pas pressée ... je ne fais que livrer, après ... cela vous plaira ou pas et il n'y a aucune urgence pour les avis divers et variés !!! Bonne journée à tous !!! J'espère que vous avez moins chaud que moi : ma terrasse est plein sud et actuellement, la tempétature est de ... vous ne me croirez jamais !!! Donc .... 47° C'est fou, non ??? Vivement que ça se calme un peu !!! A plus tard les tout(e)s mignon(ne)s ...

Y'a pas d'urgence, chère Claudy !!! Comme je l'ai déjà dit, je poste et c'est vous qui voyez !!!
:merci: de ce gentil compliment Maddy !!! Je posterais le 2ème chapitre la semaine prochaine ... Bonne journée à tout le monde !!!

Quel zoli compliment, Corynn !!! Un vin d'été, ça me convient très bien : synonyme de légèreté, joie de vivre ... On ne peut trouver mieux ! :merci7: J'avais un peu peur que de l'extérieur cela fasse trop fleur bleue, mais c'est vraiment ça que nous vivons, cette complicité !

Tu vas me faire ma chère Claudy !!! Mais comme je ne veux pô monopoliser, ni lasser le forum j'ai pensé poster le 2ème chapitre la semaine prochaine !!! Donc, patientes jusqu'à jeudi !!! Et encore :Merci: pour ton zentil commentaire !!!

Tout bien réfléchi, je vais encore attendre pour la suite que l'été s'achève et que vous soyez plus disponibles ... Et si je vous saoûle, n'hésitez pas à me le dire : j'adore ça en fait, me faire grondrer !!!

Chouchen : ok ! Whisky : du Jack Daniel's sinon rien, merci ! Du vin ? Surtout pas de rosé, s'il vous plaît ! Un vin que j'adore : celui du domaine Guitard (Tautavel), cuvée 2003 ... avec modération, bien sûr ! Un petit jaune ? Non merci, quitte à avoir un goût anisé en bouche, une petite absinthe alors ! Tout ça pour vous dire que ... j'essaie d'apprendre à bien me conduire sur ce forum !!!

Je viens de le lire et j'aime beaucoup !

Merci Elena ! A la fin de l'été, quand nous serons toutes & tous plus dispos, je continuerai le feuilleton ! Promis ! Mon amoureux l'a lu et à la fin de sa lecture, m'a serrée à m'étouffer, les larmes aux yeux ! Donc, rdv quand tout le monde répondra présent à l'appel ! :lol!:

J'ai beaucoup aime ce texte.
C'est comme si c'était moi, sauf pour le lave vaisselle, car j'en rêvais depuis si longtemps, que dès que j'ai pu.......
Le 18 novembre nous fêterons nos 20 ans de mariage, et le 9 septembre 23 ans de vie commune.