La lampe de Chevet
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 extrait de mon livre

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3 participants
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bouttali
Elève
Elève



Nombre de messages : 4
Date d'inscription : 18/03/2011

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MessageSujet: extrait de mon livre   extrait de mon livre Icon_minitimeVen 18 Mar - 16:26

Voici un extrait de mon livre

Mes débuts dans la délinquance.

Ceux-ci remontent assez loin. Je me rappelle avoir, en effet, volé un briquet pour un instit que j’aimais bien. Je devais avoir 10 ans et j’avais pris l’objet en question dans un magasin, pas loin de l’école.
Ensuite, les choses se sont compliquées, car cela a pris une autre tournure.
En effet, ensuite, j’ai souvent fugué de la maison avec ou sans mon petit frère que j’entraînais. Nous restions souvent des nuits entières dehors avec les gendarmes qui nous cherchaient.
Pour moi, le jeu consistait à ne pas me faire prendre.
A ce sujet, j’ai une anecdote : un soir, j’avais fugué tout seul avec l’envie d’en découdre avec les gendarmes. Nous étions à la fin de l’automne, au mois de novembre et j’avais réussi à ne pas me faire prendre.
Cela ne fut pas facile, car j’étais dans les bois et avec les chiens il était très difficile de résister.
Pour leur échapper, j’ai passé un très long moment sous une cascade d’eau. J’étais gelé et j’ai grelotté toute la nuit, mais, pour rien au monde, je ne me serais rendu.
Avec le recul, je me dis qu’il fallait que je sois un peu « barjot » ou dans une réelle détresse pour en arriver à de telles expériences.
Le lendemain matin, je suis rentré en stop chez moi. Vous imaginez la surprise du brigadier en me voyant ! Lorsque j’ai expliqué aux gendarmes comment je leur avais échappé, ils m’ont traité de fou !
Ce qui est, vu les circonstances, sûrement vrai…
Pour moi, les fugues, à cette époque, étaient sûrement un moyen de dire des choses à mes parents.

Je devenais de plus en plus borné et j’allais de plus en plus vers des choses pas très claires.
De plus, je buvais déjà pas mal d’alcool, ce qui n’arrangeait rien. Au sujet des fugues, j’ai dû en faire quelques grosses dizaines. Je dirais qu’entre 10 et 15 ans, c’est la période où je prends ce dangereux virage qui conduit à la prison.
L’école n’était pas mon fort, vu qu’il fallait respecter l’autorité. Ce qui parfois encore aujourd’hui me joue des tours ! Mon père décida alors de m’en sortir et me fit travailler avec lui.
Les choses ne se passèrent pas toujours très bien car mon père buvait beaucoup et souvent ses réactions étaient violentes. Comme je commençais à avoir un sacré caractère, entre nous, ce n’était pas la joie. Les coups pleuvaient souvent et ne faisaient que renforcer ma position qui visait à faire ma vie ailleurs que chez moi. J’ai commis d’ailleurs, à cette période de ma vie, plusieurs vols d’argent chez des personnes où nous travaillions. A deux reprises, je volai la caisse chez des commerçants. L’un d’eux m’a attrapé peu de temps après et m’a collé une raclée qui aujourd’hui me fait sourire. Mais sur le coup, je ne jouais plus les durs !
J’ai gardé longtemps des contacts avec ces personnes et je sais qu’elles ne me tiennent pas rigueur de ces larcins. Quand je descends chez moi, je revois la femme du monsieur qui est décédé depuis. Cette personne a beaucoup d’affection pour moi et c’est réciproque.
De même qu’un de leurs employés qui est devenu un ami.
Cette période est très critique pour moi, car je descends toujours un peu plus dans le gouffre.

Je travaillais donc la journée chez Monsieur Philip qui tenait un dépôt de matériaux et je chargeais les sacs de ciment, de plâtre, des parpaings et des briques. Les jour-nées étaient rudes et c’est sûrement ainsi que j’ai acquis la résistance physique et mentale qui m’a servi plus tard.
Bouger des tonnes et des tonnes tous les jours, cela forge un gamin. J’ai côtoyé chez lui des personnes très intéres-santes pour moi.

Je voudrais en profiter, pour dire à sa femme, combien je les remercie de m’avoir accepté comme ils l’ont fait, à cette époque. Ils ont fait tout ce qu’ils pouvaient pour que je ne dérape pas mais je ne les ai pas écoutés.
Pourtant, Guy, son gendre, sa femme et sa fille aînée Roseline sont, aujourd’hui encore, mes amis.
Toujours est-il que tout cela n’a servi à rien, car quelques temps après je sombrai pour de bon.
Je garde de ce passage, beaucoup d’émotions et surtout de grands moments de bravoure entre Guy et moi.
Pour exemple, nous avons reçu, un jour, un gros camion de chaux. Nous l’avons déchargé tous les deux et nous nous tirions un peu la bourre. Comme il faisait chaud, je me suis mis torse nu et j’ai continué mon travail malgré les avertissements de Guy.
Nous avons fini notre boulot et avons bu une bonne bière - je m’en rappelle comme si c’était hier - . Puis j’ai remis mon maillot.
Les douleurs n’ont pas tardé à venir. La sueur avec la chaux, quel mélange explosif !
J’avais une grande partie des épaules et du dos à vif. Mais cela ne m’avait pas empêché de continuer mon travail. C’est comme cela que je me construisais.
J’ai une autre anecdote dans ce domaine. Un jour, nous avions déchargé un camion de briques et, là encore, je me suis fait remarquer. Guy, toujours lui, me dit de prendre des gants. Bien sûr, j’ai refusé ! La sanction ne s’est pas faite attendre très longtemps. Lors de la mauvaise réception d’une brique, je me suis fait peler la peau. J’ai serré les dents et me suis entouré les mains d’un chiffon avant de continuer. C’était ainsi que j’avais gagné le respect des adultes autour de moi.
J ai beaucoup appris à cette période bien précise de ma vie et je remercie toutes les personnes que, j’ai côtoyées durant ces moments, qui ont été capables de m’accepter tel que j’étais et, surtout de ne pas me juger. Avec le recul, cette attitude à mon égard est restée très importante pour moi.




























VOICI pour ceux que cela peut intéressé, , un extrait de mon livre























Ma jeunesse tumultueuse.

Aussi loin que je peux me souvenir, les choses ont pris une tournure néfaste à la mort de ma petite sœur. Du moins peu de temps après.
J’ai vu mes parents se déchirer, submergés par la douleur.
De cette période, il me reste des souvenirs furtifs mais toutefois très douloureux. Je crois sincèrement que cons-ciemment ou inconsciemment toutes les épreuves de la famille ont ce terrible évènement pour point de départ.
Pour ma part, cela m’a beaucoup perturbé, mais je n’ai commencé à déraper que quelques années après.
Déjà pourtant, ma nourrice disait que j’étais terrible.
A l’école, cela n’a pas été mieux, j’ai toujours refusé, dès l’âge de 10 ans, toute autorité quelle qu’elle soit.
J’ai eu un parcours scolaire plutôt atypique.
Vers 14/15 ans, j’ai eu un comportement de plus en plus violent. Je suis allé jusqu’à amener une arme à feu en classe pour humilier un prof en le faisant danser sur une table. Bien sûr, cela m’a coûté le renvoi, une visite au juge pour enfants et une condamnation. Pourtant, une dizaine d’années après, nous nous sommes revus et il m’a dit : « Je suis sûr que tu vas t’en sortir ». D’ailleurs, un peu plus tard, lorsqu’il était maître de conférence à l’école nationale de la Magistrature, nous avons sympathisé.
Ceci a été pour moi une bonne avancée.
Cela prouve simplement, qu’à un moment donné, nous pouvons commettre des erreurs. Puis lorsque, l’on a payé, il est tout à fait possible et souhaitable que les gens nous voient d’un autre œil

C’est en 1971 que ma mère quitte mon père. Dès lors, tout va rapidement déraper. Un jour, en rentrant à la maison du C.E.T. (d’où je me suis fait virer pour avoir introduit de l’alcool et m’être battu avec des 3ème années), j’ai trouvé les scellés sur la porte de la maison. Comme ma mère avait ma garde et que je ne voulais plus entendre parler d’elle, la justice m’a placé dans un centre tenu par des curés. Vous pouvez imaginer que ça n’a pas duré longtemps. Heureusement, j’avais à ce moment là, un patron extraordinaire « Monsieur Philip ». Il a su me parler et me faire tenir quelques jours, le temps qu’il s’occupe de moi et me prenne « à la bonne ».
Pour moi, il reste un homme très important dans ma vie. Il m’a appris la valeur du travail et surtout, à cette période de ma vie, il a été comme un père pour moi. Malgré tout ce que j’ai pu faire après, cet homme est resté un modèle et je pense qu’aujourd’hui, s’il était encore là, il serait fier de moi. Tout comme un autre Monsieur qui compte beaucoup pour moi et dont je vous parlerai plus tard : « Monsieur Pelerin ». Cet homme qui est devenu mon ami est une personne importante de mon entourage. Il a toujours su trouver les mots pour me stimuler et me faire avancer.
De plus, il est un des très rares a bien me connaître, et à savoir me motiver. J’ai beaucoup de respect pour lui et je pense souvent à tout ce qu’il m’a dit.

Ma vie est pour le moins curieuse. Dès mon plus jeune âge, j’ai eu besoin de côtoyer les grandes personnes. Cela a été pour moi un besoin vital. J’ai fait beaucoup de con-neries, parfois graves, et, bizarrement, cela m’a permis de rencontrer des gens qui m’ont beaucoup apporté. Le premier d’entre eux fut Monsieur Philip qui a été mon premier patron. Cet homme m’a beaucoup donné et m’a considéré comme son fils. Je lui dois beaucoup et au-jourd’hui encore, son souvenir est très présent. Je pense qu’il serait fier de mon parcours, même si celui-ci a été un peu chaotique. Il m’a appris beaucoup de choses et, en particulier, le respect et le goût du travail car il m’a permis de travailler dans un environnement très fa-vorable et dans une ambiance familiale. Chose que je n’avais pas l’impression d’avoir chez moi. Je lui dois énormément, ainsi qu’à son gendre Guy, sa fille Roseline et sa femme. Sa présence me manque beaucoup.
J’ai eu aussi la chance de croiser le chemin de M. Pelerin. Lui aussi quel bonhomme !
Il m’a écrit des lettres comme seules des personnes ayant un vécu et un cœur gros comme ça savent faire.
De plus, il reste le premier homme à m’avoir mis une raclée lorsque j’étais adolescent et que je filais de tra-vers. Malgré cela, ou, peut être grâce à ça, au fil du temps, il est devenu mon ami et j’en suis très fier car, c’est un grand monsieur pour qui j’ai le plus grand respect.
Chaque rencontre avec lui est pour moi, très bénéfique car il m’écoute et me prodigue ses justes conseils. Con-seils qu’aujourd’hui encore je suis avec attention.
Monsieur Pèlerin fait partie de ces hommes qui sont de moins en moins nombreux et qui ont des principes et surtout sont entiers. Il est devenu, au fil des années, quel-qu’un de très important pour moi.
D’autres personnes ont aussi croisé ma route, durant mon adolescence, Fernand Lalande et son patron Monsieur Freyssange font partie de ceux-là. Ces deux hommes étaient bouchers et je les voyais tous les jours car nous étions voisins.
Je leur ai souvent fait des coups pendables comme jeter des œufs sur leur voiture ou prendre leur caisse.
Cela ne les a pas empêchés de me garder leur confiance.
Monsieur Freyssange étant décédé, j’ai pu devenir l’ami de Monsieur Lalande qui lui aussi a toujours été de bon conseil à mon égard.
Quelques années plus tard, j’ai croisé le chemin de deux grandes dames :
Madame Blanchet et madame Matignon.
Ces deux personnes m’ont apporté ce qui m’avait manqué jusque là, l’affection pour l’une, l’amour ma-ternel pour l’autre.
Vu la situation dans laquelle j’étais, cela fut très im-portant pour moi.
J’ai en effet rencontré ces dames, lorsque j’étais en mai-son de rééducation et en prison.
Dans de telles conditions, chaque geste affectif est une aubaine.
Je pense sincèrement que ces deux personnes ont eu une incidence positive sur ma vie.
Elles m’ont appris que la gentillesse était aussi facile que la violence dans laquelle je vivais.
Et cela je l’ignorais jusqu’à leur rencontre qui a été pour moi une véritable révélation.
Elles ont su faire sortir de moi le côté positif et je les en remercie encore. Sans avoir croisé leur chemin, je pense que ma vie aurait pris une autre tournure, encore plus négative.
Ces deux grandes dames restent dans mon cœur et je reste convaincu que ceci est très positif pour moi. Au plus profond de ma souffrance, lorsque j’étais enfermé, elles ont su me redonner confiance et me faire sourire. Je leur en saurai toujours gré. Le décès de madame Matignon, a été une terrible épreuve pour moi. Je m’étais très attaché à celle que j’avais surnommée ma mamma et pour qui j’avais beaucoup d’amour et d’affection. C’était la première fois qu’une personne s’intéressait à moi avec autant d’attention et d’amour. Jamais je n’oublierai tout ce que ma mamma m’a donné. Dans ma vie, quelques personnes comptent énormément. Elle fait partie de celles-ci.
Pour Madame Blanchet, notre amitié dure encore et cela me convient bien. Cette dame est elle aussi ex-traordinaire. Nous nous sommes connus lors de mon séjour en maison de rééducation il y a plus de trente ans de cela. Depuis cette date, ni son amitié ni son affection à mon égard
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Babou
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MessageSujet: Re: extrait de mon livre   extrait de mon livre Icon_minitimeVen 18 Mar - 17:58

J'aime bien !!! Wink

Seul bémol (mais je ne suis qu'une humble scribouillarde ! Laughing ) : je trouve dommage qu'il y ait des répétitions d'un chapitre à l'autre, concernant Monsieur Philip, par exemple ... mais en dehors de ça, j'aime le côté très vivant de ton histoire, racontée avec des mots simples, justes et sans chichis !!!

Voilà, c'était mon avis tout perso !!! Wink
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sylvain.le.braz
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MessageSujet: Re: extrait de mon livre   extrait de mon livre Icon_minitimeDim 8 Mai - 2:31

Très beau témoignage ! tu as eu de la chance d'être plutôt bien " entouré ", par les hommes comme par les femmes et tu en es reconnaissant ; avec des mots et un style bien personnels, simple et touchant, tu leur livres un message d'amour ! et malgré les épreuves ( de la vie ), tu gardes les pieds sur terre, tu continues à vouloir t'en sortir, surtout au travers du travail. C'est super ! Bravo
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