La lampe de Chevet
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 L'éternité est ma réalité

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3 participants
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Machin
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Machin


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Localisation : Valleraugue en Cévennes
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MessageSujet: L'éternité est ma réalité   L'éternité est ma réalité Icon_minitimeJeu 7 Jan - 14:17

Bonjour,

Mon quatrième roman est en chantier. J'entame la dixième page, c'est enthousiasmant.

Je vous propose de lire les trois premières et je ne vous importunerai plus.

Si l'une ou l'un d'entre vous accroche...


"Je suis sorti de l’ombre au dixième siècle, peut-être ; on suppute ! Je ne dispose pas de la mémoire du parchemin, ne m’en veuillez pas ! Je n’avais pas vraiment un nom. Je suis le lieu dit « vallis aurarica », la vallée de l’or, un endroit où quelques pauvres fous s’installèrent sans doute pour se faire oublier, à un jet de pierre du trou du…de la francie occidentale, le Regnum Francorum, Royaume des Francs, sous le règne de Philippe Auguste. Ce n’était pas encore la France, mes habitants parlaient un patois régional. J’ai souvent changé de Maître, sur le parchemin justement !
Mes alentours se livrent à quelques constructions en pierres de schiste à faces plates et arêtes anguleuses ou de granite, arrondies par le torrent. On en trouve de-ci de-là dans un désordre ordonné qui se justifie par l’éloignement de la ressource en eau pour les hommes, les bêtes et les champs et qui prend en compte le relief et la qualité de la terre arable, en général peu fertile ; elle exige de la surface pour nourrir une nombreuse famille et son cheptel.
Le territoire chrétien auquel je suis rattaché vient de vivre, sous quelques siècles, le monachisme dont le but était de sauvegarder l’austérité du christianisme grâce à un idéal ascétique et une vie érémitique. Ici, nous sommes encore sous l’effet d’une réforme monastique qui a été menée par Saint Benoît d’Aniane, un village non loin de chez nous, sur le chemin de Béziers.
Je me suis éclairé d’une façon inattendue. Voilà comment les choses se sont passées.
Des moines venant de la plaine, à la trogne rougeaude de bons vivants, cheminaient le long de la rivière, sur la rive droite, quand ils décidèrent de s’arrêter pour une pause réparatrice. Ils arrivaient des plaines du Languedoc par les crêtes. Ils passèrent par Bonperrier, Fenouillet puis restèrent sur le coteau pour atteindre les Fontanilles, à droite de Figueyrole et ils descendirent en serpentant vers la Pieyre, en passant par les drailles. Il faut noter qu’en ce temps là, il y avait des loups dans la montagne. Il n’était pas prudent de s’aventurer la nuit ; il était donc nécessaire d’allonger le pas dès la tombée du jour pour atteindre un village qui offrait la protection, le gîte et le couvert. Les quelques ponts et passerelles éphémères, qu’ils durent emprunter pour enjamber les torrents, étaient en bois. On les construisait, alors, avec un platelage de rondins cloué sur des poutres en hêtre, d’un seul tenant, posées sur les culées ancrées dans les rives. Les crues féroces du fleuve, en fin d’automne, avaient souvent raison de leur fragile existence. Le cours d’eau de la Pieyre, on le passait en aval du village, au lieu dit La Bécéde, pour emprunter ensuite un chemin rocheux et pentu, sur quelques dizaines de mètres. Là, au bord du fleuve, on le longeait jusqu’en vue des tours du château avec les premières masures, le long du chemin du Barry Macédoine. Le château a été donné en dot, pour le mariage de Raymond de Roquefeuil avec Guilhemette, par Bertrand d’Anduze et Adélaïde de Roquefeuil, ses pères et mère
L’objet du périple que nos moines avaient entrepris, quelques semaines plus tôt, était de joindre Notre Dame de Bonu Huc . Notre Dame était primitivement un monastère de Chanoines réguliers de Saint Augustin, fondé en 1002 par le baron de Roquefeuil comme maison de secours pour les voyageurs égarés dans la montagne. Il se trouvait, là-haut, non loin du col dit de la Serreyrède, à cinq heures de marche du fond de la vallée où ils décidèrent de prendre radicelles.
Les nombreuses truites qui chassaient le moucheron à fleur d’eau les attirèrent. Bien grasses, elles leur aiguisèrent la faim comme le fil d’une dague. Libres et insouciantes, elles prenaient des bains d’air en sautant de-ci, de-là, et produisaient des ondulations qui se développaient en s’étalant jusqu’à s’évanouir sur quelques rares zones étales du torrent. D’un regard complice, sans paroles inutiles, ils décidèrent de poser le baluchon, les chausses à la romaine sur une pierre, de remonter la bure par-dessus la corde qui leur servait de ceinture, le capuchon dans le dos et d’entrer dans l’eau pour en capturer, à la main. L’eau pétillante, cristalline et froide leur tétanisa les mollets. La chasse dura un long moment avant de trouver le geste qui immobilisait les poissons effrayés, cavés sous leur pierre. Des rires débridés accompagnaient la capture entre le pouce et l’index des belles pièces gigotantes. Elles ont le dos sombre. Ses flancs, de teinte dégradée, sont piqués de points noirs, verts, rouges et bleus. Ici, el pei, une créature du ciel, es uno troutcho . Ils les ont grillés entre trois pierres, avec des brindilles trouvées éparses sur les galets au bord de l’eau et au-delà, sur la rive engravelée . Ils ne pouvaient pas, dans ce cadre dédié à Dieu lui-même, ne pas prolonger les agapes par une sieste. Par la fenêtre du ciel qui s’ouvrait à la verticale ils en avaient la confirmation. Sur la rive opposée une belle source d’eau limpide chuintait. J’allais oublier d’évoquer la découverte qu’il firent en taquinant les truites ! Lou screvisse ! Un mot francique. Ils n’en avaient jamais vu ni même entendu parler. L’une d’entre elles, elles pullulaient, pinça vigoureusement le gras de la main de père Bernard ; on l’entendit brailler à vingt lieux à la ronde.
Le chemin qu’ils avaient emprunté la veille et qui se prolongeait, menait à notre Dame de bonu huc, sur la montagne qu’ils avaient sous le nez, allongés dans l’herbe naissante du printemps là où ils prévoyaient d’arriver le lendemain. Il n’y avait pas d’urgence. Ici, de toutes parts, la montagne élance, au ciel, ses pics comme le châtaignier ses baugues, au sol. Cette rivière avait un nom : O Rarauris , avec sa connotation de trésor, d’or ! A ce moment précis, pour nos moines, ils avaient trouvé le paradis ! Quelques rares paysans avaient déjà colonisé des pièces de terres les plus proches de l’eau et plates. Quelques maisons en pierres sèches recouvertes de lauzes, disséminées, trahissaient la vie possible de familles. Nos quatre religieux, oui, ils étaient quatre, fatigués par la marche, sous l’effet de l’air vivifiant qui envahissait la vallée et du bon repas, se sont endormis avec la nuit qui s’épaississait, sous un châtaignier tourmenté parsemé d’épines qui ne manquèrent pas de les malmener dans leur sommeil.
A l’aurore, piqués en de multiples endroits mais ragaillardis, nus au milieu du torrent, ils n’envisageaient pas de rompre cette harmonie qui se jouait entre eux et ce monde translucide ; ils décidèrent de temporiser leur départ. Instinctivement, par jeu d’abord, puis d’une façon plus raisonnée ils en vinrent à cumuler des pierres en un lieu jusqu’à ce que des hommes, des paysans curieux de leur présence d’abord puis de leur activité, viennent se mêler timidement à leur réjouissance. Des femmes et des enfants arrivèrent comme réconfortés par leurs hommes et pères qui s’activaient à monter les quatre murs d’une modeste maison. Il fallut deux jours pour leur construire un toit avec des lauzes, en couverture, posées sur une charpente de châtaigné en bois brut sorti tout droit des sous-bois de la châtaigneraie. Un cloître s’érigeait !
Il y avait trois ponts pour les chariots, tractés par des mules. Un pont sur l’ O Rarauris permettait d’accéder au château, le pont de la fou, tout juste reconstruit, un autre sur la rivière de la Pieyre déjà évoqué, face au chemin des combes chaudes, et un autre dans le prolongement, sur le Castel Corp , pour accéder au Serre, un minuscule bourg naissant, sur la colline, à l’origine du sente de l’Aigoual, le sommet soumis aux quatre vents.
Hormis le bourdonnement de l’eau, butant et se froissant sur la rocaille, la nature, quand on s’éloigne des rives, reste brute de ses tonalités rurales : le coq, l’âne, le marteau sur l’enclume, au loin, les feuilles excitées par la brise, le rouge-gorge familier en fond d’oreille comme les arbres, sur les flancs de montagnes, en fond de l’œil. C’est un enchantement !..."

Je viens de pécher par orgueil...excusez-moi.
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Marie C
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MessageSujet: Re: L'éternité est ma réalité   L'éternité est ma réalité Icon_minitimeVen 8 Jan - 22:40

On ne peut pas dire que tu pèches par orgueil mais si tu as l'intention de nous mettre tout ton roman préviens-nous Very Happy
c'est de la SF? Je peux dire belle écriture.
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Machin
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MessageSujet: Re: L'éternité est ma réalité   L'éternité est ma réalité Icon_minitimeVen 8 Jan - 22:58

Bonsoir Marie C,

Ce sera tout, pour le plaisir de les faire lire!

Que signifie SF ?

Les premières et les dernières pages sont vitales n'est-ce pas ? Comme un être humain, il faut bien le faire naître et mourir honorablement. La vie c'est du remplissage.

Je vais probablement écrire les trois dernières pages pour déjà fixer une fin. Mais la fin il faut la garder secrète, ce serait impudique que de l'exposer !

Merci d'avoir lu et de m'en faire part.

Bonne soirée
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claudy
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MessageSujet: Re: L'éternité est ma réalité   L'éternité est ma réalité Icon_minitimeVen 8 Jan - 23:50

Ah bon ? tu as une drôle de façon pour écrire un roman ? tu écris la fin et ne laisse aucune place à un " chemin de traverse " ? bof, si tu veux Laughing

De toute façon, excuse moi, je n'ai pas le temps de te lire maintenant, je suis très occupée Laughing

SF veut dire science fiction
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MessageSujet: Re: L'éternité est ma réalité   L'éternité est ma réalité Icon_minitimeSam 9 Jan - 19:47

Pour répondre à Marie C ce ne sera pas de la SF même si ça lui ressemble. Je voudrais me servir de cette extravagance (du temps non mesurable) pour faire passer quelques idées et surtout éviter qu’on ne se méprenne sur mes intentions. Je n’aime pas la science fiction, je suis un scientifique de formation, mais je peux quand même rêver pour sortir du temps présent ! Je dois, sans fixer des dates intermédiaires, mettre le lecteur hors du temps, en éveillant mes acteurs au XIIe siècle et en les endormant au XXIe sans choquer le lecteur (à ce sujet) sur lequel je veillerai.

En fait quand je parle de remplissage je provoque celui ou celle qui se laissera prendre. Le remplissage, c’est incontestablement la matière substantifique de l’ouvrage. Les trois premières pages et les dernières ne sont que des appeaux.

Je suppose que tout auteur a une démarche qui se rapproche de la mienne, avant d’entamer la construction de sa nouvelle vérité ! Vous noterez que je ne me classe pas parmi les écrivains !

Ce soir j’ai onze pages d’écrites.

Bonne soirée
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MessageSujet: Re: L'éternité est ma réalité   L'éternité est ma réalité Icon_minitime

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