La lampe de Chevet Les auteurs parlent entre eux, infos et jeux littéraires. |
| | Jacques Grieu | |
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Auteur | Message |
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Corynn Prix Goncourt
Nombre de messages : 3648 Age : 60 Localisation : Gascogne & Bretagne Date d'inscription : 07/04/2008
| | | | Camylène Prix Fémina
Nombre de messages : 2310 Date d'inscription : 07/06/2007
| | | | Babou Célébrité
Nombre de messages : 1401 Age : 61 Localisation : Correns, VAR Date d'inscription : 08/07/2009
| Sujet: Re: Jacques Grieu Mar 7 Déc - 16:35 | |
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| | | Corynn Prix Goncourt
Nombre de messages : 3648 Age : 60 Localisation : Gascogne & Bretagne Date d'inscription : 07/04/2008
| | | | Camylène Prix Fémina
Nombre de messages : 2310 Date d'inscription : 07/06/2007
| Sujet: Re: Jacques Grieu Mar 7 Déc - 20:16 | |
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| | | Camylène Prix Fémina
Nombre de messages : 2310 Date d'inscription : 07/06/2007
| Sujet: Re: Jacques Grieu Mar 7 Déc - 20:17 | |
| Je t'ai vue trop tard, Corynn ! | |
| | | Corynn Prix Goncourt
Nombre de messages : 3648 Age : 60 Localisation : Gascogne & Bretagne Date d'inscription : 07/04/2008
| Sujet: Re: Jacques Grieu Mar 7 Déc - 20:24 | |
| Oui, c'est vrai, pardon Fayejc ! | |
| | | Machin Amateur
Nombre de messages : 83 Age : 80 Localisation : Valleraugue en Cévennes Date d'inscription : 10/12/2009
| Sujet: Re: Jacques Grieu Mar 7 Déc - 21:08 | |
| Comme je ne suis pas dans l'intimité des nymphettes de la Lampe de Chevet je me contentais de sourire en vous lisant.
Moi, j'ai conclu autrement mais je ne dirai pas !
Je vous ferai remarquer que Grieu ne rime pas avec Bla Bla; il faudra améliorer votre technique poétique.
J'aurais bien vu : torrentueux, spiritueux, majestueux ou mieux : galipoteux, quinteux, clarteux, vireux, soporeux, ichoreux... Ceci écrit, passez une bonne soirée. | |
| | | Corynn Prix Goncourt
Nombre de messages : 3648 Age : 60 Localisation : Gascogne & Bretagne Date d'inscription : 07/04/2008
| Sujet: Re: Jacques Grieu Mar 7 Déc - 22:06 | |
| Toi aussi ! Bonne soirée ! | |
| | | claudy Grand écrivain
Nombre de messages : 833 Age : 84 Date d'inscription : 09/06/2007
| Sujet: Re: Jacques Grieu Mer 8 Déc - 9:20 | |
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| | | Babou Célébrité
Nombre de messages : 1401 Age : 61 Localisation : Correns, VAR Date d'inscription : 08/07/2009
| Sujet: Re: Jacques Grieu Mer 8 Déc - 9:47 | |
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| | | Machin Amateur
Nombre de messages : 83 Age : 80 Localisation : Valleraugue en Cévennes Date d'inscription : 10/12/2009
| Sujet: Re: Jacques Grieu Mer 8 Déc - 12:44 | |
| Bonjour pipelettes, Je vais vous mettre d'accord. J'ai vécu à Amilly, dans le Loiret, où j'ai toujours une fermette. Je n'ai jamais entendu parler de cette mère machin et en plus avec cet accent !!!! Si, à la télévision, lorsque je la regardais encore! C'est une très vieille histoire. Vous n'allez pas me faire croire que Mathusalem (au féminin) est parmi vous ? Au cas où vous l'auriez oublié, il faut toujours, toujours, savoir où se situer le nord ! (Le nord est indiqué par la face la plus chaudement habillée d'une personne) | |
| | | Machin Amateur
Nombre de messages : 83 Age : 80 Localisation : Valleraugue en Cévennes Date d'inscription : 10/12/2009
| Sujet: Re: Jacques Grieu Mer 8 Déc - 12:46 | |
| J'ai oublié de préciser que je suis sensible aux bisous mais pas trop, ça gâte. | |
| | | Corynn Prix Goncourt
Nombre de messages : 3648 Age : 60 Localisation : Gascogne & Bretagne Date d'inscription : 07/04/2008
| | | | Maddy Célébrité
Nombre de messages : 1168 Localisation : Orléans Date d'inscription : 07/06/2007
| Sujet: Re: Jacques Grieu Mer 8 Déc - 19:34 | |
| - claudy a écrit:
- Tante Marie était la tante de Willy ( pour celles qui en ont entendu parler ! ) et elle habitait dans le Loiret plus précisément à Donnery, si Maddy connait ? Nous y allions souvent et bien sûr son parler était à nul autre pareil !
Effectivement, je connais Donnery, Claudy : c'est une commune juste à côté de la mienne ! Et je connais également des personnes qui parlent ainsi, mais pas sur l'orléanais, plus au coeur de la Beauce. | |
| | | Machin Amateur
Nombre de messages : 83 Age : 80 Localisation : Valleraugue en Cévennes Date d'inscription : 10/12/2009
| Sujet: Re: Jacques Grieu Mer 16 Fév - 21:24 | |
| Bonsoir Mesdames,
L'inlassable et talentueux Jacques Grieu vous propose ceci, avec un préambule :
A quoi tiennent les bienfaits qui bercent l'humanité ! Pascal, sans son tonneau serait discrédité. Archimède, sans baignoire, n'eut pu plonger ses corps. Et Pavlov, sans son chien, aurait toujours en tort. Rostand, qu'aurait-il fait, sans son gentil crapaud ? Et Kreutzfeld sans Jacob aurait eu l'air d'un sot ! Ces hautes évidences, pour bien les éprouver, C'est la tiédeur du bain, qui me fait les soulever Š
(Je ne suis pas certain qu'il s'agisse de Pascal, dans le tonneau !)
Jacques Grieu
Voici donc (couvrez-vous bien) la TEMPETE D'ARCHIMEDE
CLAPOTIS LA TEMPETE D’ARCHIMEDE
L’eau sera, nous dit-on, le pétrole de l’avenir. Comme, moi, je la vénère, voila pour me réjouir. Certains individus, ne jurent que par les douches. Mes bains de sybarite leur font faire la fine bouche. Enfin, des paresseux, détestent l’humidité ! Pour ma part, la baignoire, c’est la félicité, Là où tout est beauté, luxe, calme et volupté. L’extase savonneuse est ma finalité. Mon vieil ami Etienne a beau me mettre en garde : Ça fatiguerait le cœur pour peu qu’on s’y attarde.
Mais si on a un cœur, c’est bien fait pour servir ! Le bridge ou les échecs ne peuvent guère l’entretenir, Ni remplacer le golf ou la physique culture, Non plus les coups de foudre, le souffle, les courbatures ! Etienne n’y connaît rien : normal, il est médecin. Il a donc des excuses, il est même chirurgien. Mes rêveries trop subtiles , il n’y peut rien entendre ; Déjà que pour moi-même, j’hésite à me comprendre … Je barbote, les yeux clos, écoutant Debussy, Dont les Nuées et la Mer évaporent mes soucis.
A la pendule étanche de ma belle salle de bains, Il est juste neuf heures cinq. Je rêve d’alexandrins … Le bain, à Archimède, fut la pomme à Newton, Le microbe à Pasteur ou la faute à personne. Est-ce la tenue d’Adam ? La tiédeur ? L'immersion ? Macérer, hausse l’esprit vers de sublimes questions, Comme celles qui tourmentent l’homme depuis la nuit des temps, Avant même Aristote, Kierkegaard ou Mitterrand …
Archimède l’avait dit : Tout corps en perdition, Plongé dans un liquide, obtient satisfaction. Je cherche le savon, noyé dans les grands fonds, Les algues et les dauphins, les crabes , les espadons … Dans mon dos, ça chatouille : serait-ce une méduse ? Ou une étoile de mer qui peut-être s’amuse ? Température ? Ambiante ! Je n’ai nul thermomètre ! Pas plus que d’hygromètre. Ni surtout d’altimètre, Qui pourrait me fixer sur mes hauteurs de vue. De même, un marémètre eut été le bienvenu Pour savoir si la mer n’est pas en plein jusant ; Se retrouver au sec serait réfrigérant … Me contempler échoué au milieu de l’estran, Aurait été un drame aux effets térébrants. Quant à mon manomètre, son manque est un supplice : Comment, des profondeurs, mesurer les abysses ?
Sur le cadran tout rond : déjà neuf heures vingt six ! Des longueurs de baignoire j’ai bien dû en faire dix. Je hais cette pendule avec son cadran noir, Dont les sales aiguilles rouges sont vicieuses, vexatoires. Hygromètrie ? Je lâche … quatre vingt trois pour cent ! Il faut bien se … mouiller même si c’est agaçant. Combien de purs génies, aux bains doivent leurs trésors ! Archimède : c’est connu : tout liquide, dans un corps, Plongé de haut en bas … Son Grand Principe est là… Quand on pense que sans bain, c’était l’anonymat !
Petit rajout d’eau chaude, soigneusement instillé. Pour l’idéale tiédeur, parfaitement installer. Le confort optimum est affaire de technique, Et ne peut s’acquérir qu’avec une longue pratique. Je suis sûr qu’Archimède maîtrisait bien les doses, Même si ses robinets, maniés en virtuose, Se réglaient par esclaves déversant leurs potions, Et criant « eureka ! » , lors de ses inventions. Moi, moderne Rousseau, je médite et m’affaire Sur les géniales Rêveries du Baigneur Solitaire.
Neuf heures cinquante minutes à cette affreuse toquante Qui malgré les embruns, reste étanche, même ruisselante. Le temps va se gâter. Sans aucun baromètre, Ce léger zéphyr d’ouest, me fait vous le promettre. Le bain, quelle volupté ! Quelle détente idéale ! Car y philosopher est ma drogue vitale. Mais si c’était aussi, au fond de sa baignoire, Que notre grand Einstein, de cet observatoire, Relativisait tant qu’il en fit « mc2 » , Tout en faisant la planche dans le clapot moelleux ? Einstein, grand séducteur, cela dit en passant ; Enjôlait toutes ces dames , sa formule brandissant … Ma serviette suspendue semble flotter un peu : La tramontane se lève ; mais rien de très nuageux. Sans craindre aucun requin, je peux me rendormir, En rêvant de Platon dont les pensées m’inspirent.
Dix heures et douze minutes : pourquoi comme une offrande, Tient-elle à donner l’heure que nul ne lui demande, Cette montre (toujours étanche) qui trouble ma quiétude ? Pour me rappeler du monde les dures vicissitudes ? Hygromètrie probable ? Il faut que je me lance : J’opte pour cent pour cent, avec munificence. Température de l’eau : j’hésite. Suis apeuré. Car soudain, la mer monte. Seraient-ce des grandes marées ? Je vais rentrer au port, aisément, vent en poupe. Au largue, tribord-amure en barrant ma chaloupe. Mais que vois-je à bâbord, à trois heures sous le vent ? Serait-ce un gros iceberg, une épave, un chaland ? Ce n’est que la digue nord, et le port et le quai ! J’aurais pu avoir peur ! Mais ne fut guère qu’inquiet.
Il est onze heures moins vingt. Hygromètrie ? Cent dix ! Le vent va forcissant : vingt cinq nœuds …Ou vingt six. Le baromètre baisse, lâche ses hecto-pascals, Je vais perdre mes serviettes au plus fort des rafales … Et ce savon obtus qui, perdu corps et biens, Refuse tout renflouement et joue les sous-marins ! Mon instinct de marin, une dépression m’annonce … D’ailleurs, la marée monte en guise de semonce. Ça va gîter très fort, restez bien vigilants ; Mais je tiens bon la barre, et réciproquement. Va falloir prendre un ris, comme disait Gallieni Aux taxis de la Marne légèrement ébaubis. Comment, aux temps jadis, faisait-on sans baignoires ? Etait-ce trop indécent ou superfétatoire ? Le bain, chez nos ancêtres, n’était que pour palaces ; La baignoire de Louis XV était une à trois places … Les Jacob-Delafon, on n’en trouvait pas tant ; Chacun, dans son baquet trempait trois fois par an.
Onze heures treize ! Porte-bonheur ??? Cette question, primordiale, Mérite d’être posée en cet instant crucial ! Et même débattue ! Sans doute pas la réponse, Car personne n’est capable d’en amorcer une once. Hygrométrie : cent douze ! A cent treize, tout explose ; La température baisse : au rhume, je m’expose. Tout le monde se défile dès que la mer se forme ; Même dans la marine, on ne trouve plus un homme ! A force 9 Beaufort, c’est là qu’on voit les durs, Mais quand on frôle les 11, il ne reste que les purs.
Il est midi moins dix ! Et je me liquéfie. Je fonds, je suis fondu, je sors, je suis sorti. La prudence l’exige ; c’est comme si c’était fait. Mais l’effort, surhumain, me laisse insatisfait.
Midi pile. Suis transi. Ne voit nul ours blanc. La banquise est tranquille : quelques phoques innocents … Je m’essuie, réfléchis et puis sans préambule, Balance vers les grands fonds cette affreuse pendule.
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