Une île, habitée, c’est une petite terre d’hommes et de femmes entourée par la mer. La mer, elle n’est pas toujours clémente. Parfois elle roule drôlement des mécaniques. C’est pourquoi on se sent bien sur une île. C’est douillet. Quand ça bastonne dehors, on dort bien derrière les murs de granit. Et tant pis si ça fait chanter les ardoises. A Ouessant, ils les ont cimentées, les ardoises…
Sur une île, les habitants se comportent entre eux comme nulle part ailleurs.
Je connais bien les îles bretonnes, je les ai beaucoup fréquentées en voilier. Je les aime toutes : Belle île la bien nommée, Groix et sa douceur, Ouessant la sentinelle, Chausey la sauvage. D’autres.
Et puis, il y a Sein. Quand je parlais de « caillou », je n’étais pas loin de la vérité. Mais ce n’est pas péjoratif. La petitesse de cette île en fait sa grandeur, si vous me permettez ce paradoxe. Aucune île n’est aussi mal entourée. C’est à croire que le bon dieu a semé là tous les récifs, tous les courants, toutes les brumes dont il n’avait que faire. Arriver à Sein, c’est déjà un exploit. « Qui voit Sein voit sa fin » dit le dicton. Tout un programme ! Y vivre c’est un défi permanent. Les iliens relèvent ce défit chaque jour.
Vous l’aurez compris, j’ai beaucoup d’affection pour ce bout du monde, le Pen ar Bed breton. Et beaucoup d’admiration pour ses habitants.
Je ne sais combien de temps tu as vécu sur cette île, Corynn, mais certainement suffisamment pour avoir été marquée. As-tu déjà évoqué cette île dans tes écrits ? Ce serait intéressant. On peut aussi lire, ou relire, « Un recteur de l’île de Sein » de Queffélec.
Bonne semaine à toutes et à tous.