4 ème de couverture :
Le temps et les hommes passent sur le Royaume du Nord…A Val Cadieu, le long de la rivière Harricana, tous sont morts ou partis. Koliare, l’Ukrainien, les Garneau… il ne reste plus que le vieux Cyrille Labrèche. Seul avec son cheval. Tel un forcené, il travaille. Avec fièvre. Jusqu’au bout de ses forces. Il songe aux autres. A ceux qui ont fui. Il les maudit mais sait qu’après la terrible crise dont il se fait le prophète, ils reviendront. En attendant, il garde leurs terres, avec une intégrité de bête sauvage. Il en défriche de nouvelles. Encore. Et toujours. Jusqu’au délire. Et dans la nuit qui hurle, il voudra, dernière folie, sonner l’angélus pour ce peuple de fantômes qui a déserté l’église, navire perdu dans une tempête qui l’engloutira.
Dans ce tête à tête pathétique d’un homme et d’un cheval, Bernard Clavel retrouve la force des grands récits épiques, la vérité profonde des mythes les plus simples : la terre, la mort, le dernier homme, l’infracassable nature, le courage et par-dessus tout, l’espoir. Il nous prend comme une mer que rien n’arrête.
Mon avis :
Jusqu’au bout de ce roman, on reconnaît l’humanisme sans faille de Bernard Clavel et son amour des hommes.
Là, il s’agit d’un vieil homme qui ne veut pas céder un pouce de son village pourtant déserté par tous les autres.
On passe de ses monologues à ses altercations avec les disparus, les maudissant de l’avoir laissé seul.
Seul ? il ne l’est pourtant jamais : sa jument, Bergère, devient sa confidente, les mésanges et autres oiseaux, ses amis, il leur parle à eux aussi.
Grand récit, grand moment de lecture, grande émotion devant ce vieillard aux prises avec ses souvenirs, sa solitude et sa soif de vaincre, de rester debout, malgré un corps usé et fatigué.
Un grand Clavel, faut-il le dire ? encore et encore.